Maebashi est une ville du canton de Gunma de 300000 habitants à 2h de Tokyo environ.
Maebashi est au Japon.
Le Japon est un archipel ultra développé à l'autre bout du monde (c'est très loin de la France).
Un archipel est un ensembles d'îles.
Une île est un bout de terre plus ou moins isolé entouré de flotte.
Le Japon a été isolé pendant très longtemps de nous, occidentaux, français et autres mulhousiens.
Malgré tout le pays a su se développer de manière surprenante, fulgurante et démesurée tout en gardant ses spécificités culturelles, religieuses et philosophiques.
Du climat semi tropical au moindre petit détail microscopique (prise électrique, mode de pensée, bouffe, urbanisme), tout est très différent chez eux.
Ils procèdent par imitation et assimilation depuis l'ouverture du pays à la fin du XIXème siècle. Ils ont par exemple révolutionné l’hygiène annale en ré-inventant le bidet d'une manière totalement jouissive.
Nous sommes 4 artistes français invités à bosser sur place pendant 3 mois et à rencontrer les riverains ainsi que des artistes japonais participants au projet.
Le cadre très particulier de cette résidence consiste en gros à investir une rue piétonne couverte ainsi que 3 étages vides d'un grand magasin en plein centre ville.
Maebashi,
capitale de la préfecture de Gunma, subi la crise de plein fouet, les magasins ferment et les entreprises se barrent à Takasaki, la ville voisine fraîchement desservie par le shinkansen.
Le lieu d'expo sera ouvert au publique régulièrement pendant la durée du séjour.
Notre mission est de - car nous l'acceptons volontiers - faire un boulot in-situ pendant 3 mois dans ce quartier de Maebashi de Gunma banlieue de Tokyo, du Japon post-fukushima été 2011.
Bref, voilà pour le contexte.
Ici, il sera plutôt question de faire un peu le touriste.
Je posterai pèle-mêle images et impressions sur ce voyage durant les 3 mois de résidence dès que l'occasion se présentera.
C'est pas si compliqué.

Shimo-kitazawa



Petite soirée à Shimo-kitazawa, un petit quartier populaire un peu crados de Tokyo. En attendant Fred et Yoshi devant le métro, on rencontre un groupe de djeuns bourrés qui emmerdent gentiment un clochard. Les jeunes nous demandent de poser avec eux pour des photos. Ils sont à la fois excités, on sent qu'ils ont envie de faire des conneries, mais ils restent assez sages et gentils finalement. Le mec en jaune (le leader) nous a quand même montré timidement une bonne partie de sa bite pour la photo pendant que ses camarades ricanaient bêtement.
Après on est allé boire des bières dans un minuscule bar complètement improbable, dans un vieux quartier en sursis ou toutes les échoppes ferment les unes après les autres.
C'était un lieu de marché noir pendant la guerre, un dédale de petites ruelles et de rideaux de fers fermés. Le "bar" est ouvert 23h sur 24 (il ferme entre 17 et 18h pour permettre au barman de service de virer les alcooliques qui perdent la notion du temps).
On était 6 dans le bar, y'avait pas une place de plus. On y a rencontré deux lesbiennes bien sympa qui nous ont démontré qu'il y avait bien une forme de second degré au Japon. A un moment, pour se ravitailler en bières, le barman a simplement envoyé une cliente acheter un pack au combini du coin. Masako, une des deux lesbiennes, nous apprend une expression japonaise (qui n'existe absolument pas) à utiliser en toutes circonstances: "GOMEN CHINA".